Le Pardon du Juch vu par une Juchoise
1. Comment se déroule un pardon au Juch ?
Aujourd’hui
Pour le pardon du lundi de Pâques, il y une messe. L’assemblée n’est pas très fournie. Quelques Douarnenistes perpétuent la tradition de leurs aïeuls. Ensuite à la salle socioculturelle, les parents de l’école Notre Dame organisent un repas de crêpes.
Pour le pardon 15 août, le point de départ est aussi une messe le matin, suivie d’une procession en habits traditionnels. Cette procession suit un parcours rituel. A son retour à l’église, l’assemblée chante de tout cœur le cantique « Da Feiz on Tadou Koz » ( A la foi de nos aïeuls ). Puis les sonneurs de biniou et bombarde entraînent une chaîne de danseurs sur la place de l’église. Les personnes présentes prolongent les retrouvailles par un café-gâteau ou un verre de l’amitié dans le placître de l’église.
L’après-midi plusieurs animations sont proposées : un tournoi de foot au terrain des sports, une marche découverte de la campagne, un concours de jeux de galoches.
En soirée, des groupes musicaux se succèdent pour animer le repas, pris par de très nombreux convives dans le placître et sur la place de l’église. La fête se poursuit jusqu’aux premières heures du lendemain.
2. Que représente le pardon pour vous ?
Le pardon représente pour moi « le » jour festif de la commune. C’est le prolongement de la tradition, dont nous avons connaissance par quelques récits et de nombreuses cartes postales. C’est aussi le jour où, les paroissiens habitués à suivre les offices dominicaux et ceux qui ne le sont pas, se retrouvent dans une même ferveur religieuse ou populaire, arborant fièrement costumes et bannières. Le soir les grandes tablées de Juchois ou d’autres, au cœur du bourg, fermé ce soir là à la circulation, dégagent une chaleureuse ambiance cordiale et festive.
3. Quels sont les moments ou pardons qui vous ont le plus marqué ?
C’est le pardon du lundi de Pâques 5 avril 1999 célébré le jour anniversaire des cent ans de la création de la commune. L’église n’était pas assez grande pour contenir enfants, jeunes, adultes, personnes âgées qui voulaient tous célébrer ce grand moment. Les habits des grands-pères et grands-mères furent ressortis des armoires d’où ils étaient rangés depuis très longtemps pour porter croix, statues de processions et bannières. Le bourg était noir de monde, même les journalistes d’FR3 étaient là. (Le Juch avait eu le soir même l’honneur de passer au journal régional).
4. De quelle façon participez-vous au pardon ?
Personnellement j’organise la procession en recherchant des personnes acceptant de porter les enseignes en habits traditionnels. Je coordonne les différents participations et moments du matin.
L’après midi et le soir je prends part aux différents moments, mais là rien que pour le plaisir, sans souci.
5. Y a-t-il un autre témoignage que vous vouliez nous faire partager ?
Jadis au Juch il y avait trois Pardons dans l’année.
Celui du lundi de Pâques, sans doute parce que c’était le premier du secteur, voyait converger toute la jeunesse du coin. A l’église, il y avait messe et vêpres avec procession mais c’est surtout la fête profane qui était marquée autour des stands et manèges. Pour donner une idée du monde qu’il pouvait y avoir : le lundi de Pâques 2 avril 1936, 1036 billets de train pour se rendre au Juch, furent vendus à la gare de Douarnenez ! En plus des utilisateurs du train, il y avait tous ceux qui venaient à pied, en vélos, en chars à bancs et plus tard en voitures. On devine l’animation que cette foule donnait au bourg jusqu’aux années 60 !
Le pardon du 15 août n’était que religieux mais il attirait aussi beaucoup de monde à l’église Notre Dame de Toutes Grâces, en cette fête de la Vierge.
Le 3ième dimanche de novembre, celui de Saint Maudez, était beaucoup plus modeste.
Témoignage de Mme Le Doaré, coprésidente de l’association Histoire et Patrimoine du Juch